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«Que le meilleur gagne» et c’est pour cela que la
planète entière aime le foot. C’est parce qu’il y a
durant ces 90 minutes de spectacle une certaine
forme de justice. En effet, face au ballon rond tout le monde est
sur un pied d’égalité. Et c’est celui qui a la meilleure technique, la
meilleure capacité physique et le plus beau jeu qui emporte la partie.
Par contre, celui qui mord, qui frappe ou qui simule peut tromper
l’arbitre une fois mais, comme le chantait un grand passionné de
foot devant l’éternel, Bob Marley : « il ne peut pas tromper tout le
monde à chaque fois». Et ceci sera d’autant plus vrai lorsque les
instances de la FIFA accepteront l’arbitrage vidéo. Autre sentiment
de justice, ressenti cette-fois ci par les pays du Sud, celui d’être l’égal
de ceux, plus nantis, du Nord. En effet, pour un pays tel que le Ghana,
le Chili ou l’Algérie c’est quelque chose que de pouvoir affronter les
Etats-Unis, les Pays-Bas ou l’Allemagne et d’avoir une chance de les
battre, au moins, sur ce terrain-là. C’est autant de remakes possibles
de David contre Goliath. Certes, ce qui ne reste au final qu’un jeu
ne changera pas grand chose à la situation socio-économique du
mineur chilien assis devant le poste de télé d’un café de Santiago
ou du vendeur ambulant ghanéen regardant le match sur une télé
de fortune dans sa petite bicoque à Accra. Mais ce sera déjà ça de
pris pour eux car une Algérie qui tient la dragée haute à l’Allemagne,
ça aide à faire contre mauvaise fortune bon cœur.
Et rien que pour cela, la coupe du monde reste une
manifestation d’utilité publique.
Artwork de la couverture réalisé La rédaction
par Mehdi Riah.