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BY ANY MEANS NECESSARY


                                                                     Il y a cinquante ans, le 21 février 1965, Malcom X
                                                                     sacrifia sa vie pour que la communauté afro-amé-

                                                                     ricaine puisse disposer des mêmes droits civiques
                                                         et politiques que le reste de la population de son pays. Dans un
                                                         discours devenu célèbre il fustigea ainsi le système d’Apartheid qui
                                                         faisait de sa communauté une classe de citoyens de seconde zone.
                                                         Pour se faire, Il n’hésita pas à énoncer que, en vue d’obtenir lesdits
                                                         droits, l’usage de tous les moyens nécessaires étaient légitimes,
                                                         fussent-ils violents. Un demi-siècle plus tard, un afro-américain,
                                                         Barack Obama, conduit la destinée des Etats-Unis d’Amérique.
                                                         Certes, loin de nous, l’idée de cautionner un quelconque droit à
                                                         l’usage de la violence mais l’héritage de Malcom X, au-delà de cette
                                                         question ayant trait à la violence, réside également, dans cette
                                                         idée que tout un chacun, face à l’inique d’une situation donnée, à
                                                         le droit de refuser son sort et à se battre pour en disposer d’un
                                                         meilleur. Cet héritage de Malcom X, c’est ce que Taoufi k Hazeb,
                                                         alias le rappeur Don Bigg, revendique lui qui, ayant choisi de faire
                                                         du rap sa vocation, a dû en assumer les conséquences tant au
                                                         niveau de la mauvaise réputation que la société marocaine pouvait
                                                         nourrir vis-à-vis de cette nouvelle forme d’art qu’aux diffi cultés
                                                         d’en vivre en tant que métier. N’écoutant que sa foi et la passion
                                                         qui l’animait, celui qui n’hésita pas à fustiger dans ses textes tous
                                                         les maux qui frappent notre société, est aujourd’hui, près de dix
                                                         ans après la sortie de son premier album, toujours sur le pont avec
                                                         un troisième opus qui sort ce mois-ci : Talet. Décoré d’un Wissam
                                                         Royal, Don Bigg a vu sa persévérance, sa dévotion et la structure
                                                         de production musicale qu’il a initiée et avec laquelle il donne sa
                                                         chance à la génération montante, être reconnues et valorisées par
                                                         les plus hautes instances de l’Etat. Un modèle d’émulation socio-
                                                         économique pour tous ceux qui ont eu un jour un rêve. Continuer
                                                         d’y croire et ne jamais baisser les bras, telles sont
                                                         les leçons à tirer de cette véritable success story
                                                         marocaine.
                    Photo montage réalisé par
                         VH magazine                     La rédaction
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