Page 3 - VH Magazine N°143 - Octobre 2015

CHOIX D’AVENIR

C’est un mois qui ne ressemble à aucun autre. Tant de
catastrophes. Les morts de Mina en Arabie Saoudite,
lors des rituels d’Al Haj, qui a perturbé une fête du
mouton, lui aussi chamboulé par des histoires de corticoïdes, les
élections au Maroc et leurs guerres d’alliances et d’intérêts, l’imbroglio
Ikea, la crise des réfugiés qui divise le monde, Les USA et la Russie qui
reprennent leur jeu de guerre pas si froide que cela, le Monde arabe
qui montre un visage si ridicule face à ce qui se passe en Syrie et au
désespoir de centaines de milliers d’exilés forcés, la France et sa
cohorte de chantres de la «Race Blanche» et de la France aux «Judéo-
chrétiens», Daëch, ses sbires et leurs problèmes de cash, qui peuvent
pousser le gangstérisme des fous d’Allah dans des extrêmes encore
plus horribles… Bref, c’est une saison automnale si macabre qu’on
voudrait la zapper des mémoires, mais l’Histoire est récalcitrante. Elle
a le chic de tout retenir. Souvent le mal plus que le bien.
Evidemment dans tout ce fatras d’événement insensés, la morale semble
perdue dans des méandres humains sans queue ni tête. Crise des
valeurs, crises d’identité et de repères, perdition sociale, manque de
vision, horizons bouchés, archaïsmes de tous poils, déficit d’espoir…
Comment appréhender donc toutes les mutations que vit le Maroc et le
monde avec ? Comment interagir avec les changements si rapides qui
secouent l’humanité ? Comment concilier entre tradition et modernité ?
Quelle formule pour ne pas perdre le train en marche et se faire larguer
dans une planète hystérique, livrée à une course effrénée, qui rend les
hommes robotisés, déshumanisés et imprévisibles ?
Ce sont là les questions auxquelles les Marocains doivent répondre dans
leur rapport à leur pays et à leur société. Mais aussi dans leur relation
avec ce Monde arabe auquel ils appartiennent et qui les tire vers le bas.
Mais surtout dans leur connexion au monde occidental, qui est l’unique
moteur du développement économique. L’occident est certes impitoyable.
Il est féroce, mais il est notre partenaire indispensable. A nous de nous
mettre à niveau. A nous de tirer le maximum du marasme que traversent
les autres pays arabes et de nous positionner comme le pays leader dans
la région, un réel Hub entre l’Europe, l’Amérique, l’Afrique
et le Monde arabe. A nous de faire des choix d’avenir pour
ne pas sombrer dans les perditions du passé.
© Hassan Hajjaj
La rédaction