Page 107 - VH Magazine N°190 bis - Mai & Juin 2021
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Oscars 2021

              l’édition de la diversité


              et de la sophistication









              Il aura fallu une pandémIe et un confInement pour que la cérémonIe des oscars respecte la dIversIté
              du monde du cInéma et mette en avant des fIlms purs et l’amour du 7 ème  art, que les blockbusters
              vIennent brouIller les pIstes. une édItIon IntImIste et grandIose. Zoom sur une des meIlleures céré-
              monIes pensées comme un fIlm. un très bon fIlm cette foIs.     Par yamna ouadi



                     ini le show à la Hollywood, les présentations plus impres-
                     sionnantes d’années en années, de strasses et de paillette.
               FNous sommes revenus à l’essentiel. A la magie du cinéma.
               Il y avait des vrais discours, des moments forts, des transitions
               sincères. Une édition triée sur le volet, dans
               le respect des normes sanitaires. C’est profond, ça   politique et engagé. Le tout, dans la meilleure des
               parle de cinéma et de la vie. Ce n’est pas formaté,   ambiances puisque le prix du meilleur scénario a été
               ce n’est pas chronométré. C’est beau.         attribué à Promising Young Woman, avant de remettre
                                                             le prix du meilleur scénario adapté à « Father », le
               Les Larmes de Vintenberg,                     premier long métrage du français Florian Zeller.
               La sincérité de KaLuuya
               Le réalisateur danois rafle la statuette en or pour   Leçons d’humanité et d’humiLité
               le Meilleur film étranger, l’excellent « Drunk »   C’est depuis un théâtre de Séoul que Bong Joon-Ho, lauréat
               les larmes aux yeux. Il remercie la vie, lui qui a   l’an dernier pour Parasite où il a tout raflé, que le réalisateur
               perdu sa fille pendant le tournage de ce film. Un   de génie a remis l’Oscar de la réalisation pour la prodige
               discours qui fait pleurer la salle. « Et si quelqu’un   Chloé Zhao pour Nomadland. Un film d’une belle liberté
               ose croire qu’elle est ici avec nous, il pourra   où la réalisatrice filme une façon de vivre, où elle épouse la
               d’une manière ou d’une autre la voir applaudir,   façon d’être des Nomades, ceux qui sont «Houseless et non
               applaudir et applaudir. Nous avons fini par faire   Homeless». Le discours est à l’image de la belle humanité
               ce film pour elle comme son monument. Alors,   de la cinéaste qui insiste sur le fait que l’être humain nait
               Ida, c’est un miracle qui vient de se produire. Et   foncièrement bon, et qu’il ne faut jamais l’oublier. Et puis,
               tu fais partie de ce miracle. Peut-être as-tu tiré   parce que le Jazz nous apprend sur la vie, «Soul» réalisé
               des ficelles quelque part. Je ne sais pas. Mais   par Pete Docter et Kemp Powers rafle le prix du meilleur
               celui-ci est pour toi. Merci beaucoup». Quand à   film d’animation et de la meilleure musique originale.
               Daniel Kaluuya, il n’a pas volé son prix pour le   Un des plus beaux films de l’année. Quand à l’Oscar du
               meilleur second rôle dans «Judas and the Black   Second rôle il est remis à Yoon Yeo-jeong, pour le film Minari.
               Messiah». Une prestation à couper le souffle   Un discours drôle et touchant où elle a presque honte de
               pour un discours de remise de prix inspirante,   rafler la statuette devant Glenn Glose, son idole.







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