Page 31 - VH Magazine N°192 / OCTOBRE & NOVEMBRE 2021
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Quand vous avez créé le mouve-
                                                                             ment Moroko Loko il y a 10 ans,
                                                                             aviez-vous déjà vu venir cet engoue-
                                                                             ment autour de l’électro ?
                                                                             C’était presque par nécessité que par
                                                                             envie que l’on a créé Moroko Loko. En
                      La pandémie a été La meiLLeure                         rentrant à Rabat, je m’ennuyais. Les
                         chose qui me sois arrivée.                          soirées se ressemblaient. Moi, je suis
                                                                             quelqu’un qui aime la musique, qui
                      j’ai été démunie de tout ce que                        aime sortir, qui aime partager l’amour.
                          je pensais être important                          Je suis quelqu’un qui aime être entouré
                                                                             de gens sans aucune barrière sociale,
                                                                             barrière pécuniaire, ni barrière de
                                                                             religion, ou sans aucune sorte de
                                                                             différence. J’aime être entouré de ce
                                                                             genre de personnes et au Maroc, il n’y
                                                                             avait pas d’endroit comme ça. Et c’est
                                                                             pour ça qu’on a crée la Moroko loko,
                                                                             c’est pour créer un espace d’échange
                                                                             entre  êtres  humains.  Sans  aucun
                                                                             label sur les gens. On a voulu vivre
                                                                             de nouvelles expériences, tout ça à
                                                                             travers la musique et c’est comme
                                                                             ça  qu’on  a  commencé  l’aventure.
                                                                             Il m’arrivait d’être à la porte et de
                                                                             reprocher aux gens d’être trop bien
                                                                             habillés ! (Rires). C’était complète-
                                                                             ment déjanté, c’était plus un appel au
                                                                             secours, il fallait qu’on fasse quelque
                                                                             chose et après, je pense qu’on a bien
                                                                             fait les choses, sinon on ne serait pas
                                                                             là 10 ans après. Mais ce n’est qu’au
                                                                             bout de la 2 ème  ou 3 ème  année, que j’ai
                                                                             eu un déclic où je me suis dit qu’il
                                                                             y avait quelque chose parce que je
                                                                             me suis rendu compte qu’on avait un
                                                                             impact sur la vie nocturne des gens.
                                                                             A notre tout petit niveau, on avait eu
                                                                             un impact. Et quand j’ai commencé
                                                                             à voir ça, je me suis dit que c’était
                                                                             du sérieux. On a commencé à faire 2
                                                                             Techno Parade en France, après on a
                                                                             fait un Techno Parade à Rabat. C’est là,
                                                                             où j’ai commencé à travailler avec le
                                                                             ministère de la Culture. C’est là, où on
                                                                             a commencé à faire accepter le métier
                                                                             de DJ en tant qu’artiste au Maroc et
                                                                             que l’on a commencé à travailler avec
                                                                             toutes les radios. Quand je vois sur les
                                                                             10 dernières années les choses qu’on
                                                                             a faites ! On a quand même eu une aide
                                                                             du ministère de la Culture par exemple.



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