Page 16 - VH Magazine N°110 - Juin 2012

VH EXPRESS I I

Des chefs marocains

au Bocuse d’Or

Le Maroc participe pour la première fois à la
ce
prestigieuse compétition des Bocuse d’Or, grâce
à une « wild card » obtenue auprès du comité
international d’organisation, après les réalisations
ions
remarquables du Maroc dans différentes
compétitions internationales des métiers
de bouche. Cette carte dispense le pays
bénéficiaire de passer par les phases

éliminatoires régionales ou continentales de
cette véritable coupe du monde de la gastronomie.
mie.
Huit chefs marocains tenteront de se qualifier

Le FNAP 2012 pour la phase finale qui se tiendra les 26 et 27 mai

mai
prochains au Mazagan Beach Resort. Parmi les
es

prend un coup de jeune participants marocains, figurent Abdellah Achia ia
(Hôtel Palace d’Anfa à Casablanca), Abdelmajid d
Britit (Hôtel Naoura Barrière à Marrakech),
Vitrine incontestable de l’histoire du Maroc et des Marocains, Rachid Agouray (Mamounia à Marrakech)
le Festival des Arts populaires (FNAP) se tiendra cette année à et Abdelhakim Zaizi (Sofitel Mogador à

Marrakech du 20 au 24 juin. Les responsables misent cette année Essaouira). La finale mondiale des Bocuse

sur une fréquentation plus importante, avec une approche plus d’Or se tiendra à Lyon, les 29 et 30 janvier 2013.
novatrice mariant tradition et modernité. « Le festival a entamé
l’année dernière un remaniement considérable, où l’enjeu a été de
respecter la ligne artistique tout en s’ouvrant à un public plus jeune,
expliquent-ils. Et comme le succès a été au rendez-vous, nous allons Rachid, le « trader »
pousser ce concept encore plus loin cette année. » Au programme,
la traditionnelle parade qui réunira sur 3 km quelque 600 artistes de la cité
venus de tout le Maroc. Le Palais Badi accueillera cinq spectacles où
se produiront près d’une vingtaine de troupes qui offriront le meilleur de la Morlande
des arts populaires marocains. Présent également pour cette édition
2012, le Village du festival. « La proximité avec le public sera le mot C’est une jolie histoire que nous a
d’ordre cette année, avec une interactivité plus développée encore raconté le mois dernier le quotidien
à travers les différentes activités proposées au Village, comme français Le Monde. Celle de Rachid
par exemple des ateliers de création et de sensibilisation à la Eddahbi, né de parents marocains,
sauvegarde des traditions et du patrimoine artistique marocain ou Ahmed et Halima, arrivés en France
encore des ateliers d’éveil musical, culturel et artistique, axés sur dans les années 1970. Son père, ancien
la transmission et la sauvegarde du patrimoine national, dans l’idée militaire, a travaillé comme gardien
de permettre à la jeune génération de porter un nouveau regard sur dans la propriété de la famille Schiever,
les traditions millénaires qui ont étayé et construit l’histoire des arts dirigeante du groupe de distribution
populaires marocains ». Le FNAP 2012 devrait donc s’inscrire dans du même nom. Les Eddabhi ont vécu
la sauvegarde et la pérennisation d’une identité culturelle qui est dans une annexe de la propriété avant
de rejoindre la cité de la Morlande pour
l’essence même de son succès depuis près de 50 ans, mais aussi
se rapprocher de la communauté
tenter d’assurer la relève en s’adressant à la jeune génération pour
marocaine d’Avallon. Rachid n’avait
qu’elle puisse transmettre et perpétuer ces traditions.
donc pas toutes les cartes pour réussir
dans la vie. Sauf une famille unie
qui nourrit pour lui de grandes ambitions. Son bac en poche, il
décroche un DUT à la faculté de Dijon. Il se voit bien arrêter là
ses études, mais son frère Mustapha le pousse à aller plus loin.
433.500 dh « Il m’a dit : ‘Si tu veux accéder à des postes importants, va à
Paris’ », raconte Rachid. Dans la capitale française, il découvre
le monde des classes préparatoires et des grandes écoles, mais

le fossé culturel est trop difficile à combler. Toutefois, loin de se
C’est la somme reversée à l’association l’Heure Joyeuse
décourager, il persévère dans les études et décroche un mastère
dans le cadre de la dernière édition du Maroc Classic, grâce 2 d’ingénierie financière. Il effectue un stage de six mois dans

à la générosité des pilotes et partenaires au cours de la une banque d’affaires parisienne qui, aujourd’hui, vient de l’em-
baucher. A 24 ans, il y sera chargé des fusions-acquisitions, à la
traditionnelle vente aux enchères organisée durant ce rallye. grande fierté de sa famille et de ses copains de la cité qui l’appel-

lent « notre trader ».

16 VH magazine Juin 2012