Page 25 - VH Magazine N°186 - Septembre & Octobre 2020
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On a la même sensibilité par rapport à la
nature, on se ressemble dans cet amour
Je sentais quelque chose. il y avait quelque envers ces belles créations.
chose de catchy et d’incompréhensible.
Je ne savais pas pourquoi Je croyais en Quel personnage a mis le plus de
ce slogan, en ce refrain. cela reste très temps à prendre forme ?
Il y a des personnages que je joue, qui
inattendu. c’est drôle, quand la sensibi- sont ancrés dans l’écriture. Ils ont plus
lité personnelle croise celle du grand de choses à dire que de choses à vivre.
public. Alors qu’il y a des personnages comme
Sanaa ou Jad, qui sont moins dans le dire,
et plus dans le jeu. Il y a des personnages
qui prennent plus de temps à mettre en
forme, entre la prédation, le maquillage,
les accessoires. Mais je pense que ce ne
sont pas les personnages qui ont mis du
temps à prendre forme, c’est mon jeu qui
a évolué avec le temps. Qui a mûri avec
moi. Plus je grandis, plus je vois les choses
différemment, de façon plus profonde et
mature. Cela aide beaucoup dans le fait
d’incarner. Et de comprendre les motifs
psychologiques derrière.
Quelle est la journée type d’Asmaa
El Arabi ?
En général, je fais en sorte de savoir ce
que j’ai à faire le lendemain. Je me réveille
souvent avec une anxiété de production.
Peut être liée à notre système capitaliste.
Je réponds à mes mails et mes appels
urgents de la journée, avant d’attaquer le
petit déjeuner. En général j’alterne entre
le bureau et tous les rendez-vous exté-
rieurs, ou les tournages prévus. Je passe
beaucoup de temps au téléphone aussi.
Presque tous mes amis et les gens que
j’aime habitent à Paris ou à l’étranger.
Parlons de la création. Depuis quand
écrivez-vous?
Depuis toute petite. Depuis l’âge de 6
ans. Des poèmes, ce que je ressentais, à
mon niveau bien sûr. J’ai toujours aimé
le fait d’écrire et de décrire les choses.
Les scènes, ce que je voyais. J’avais écrit
un poème sur un verre d’eau à l’âge de
12 ans. Sur la lumière qui traverse l’eau,
cette sensation d’un temps qui s’arrête et
tout le réconfort, dans cette image simple
et rassurante. Je me souviens de ça. J’ai
encore tous mes poèmes d’ailleurs.
Septembre & Octobre 2020 VH magazine 25