Page 52 - VH Magazine N°110 - Juin 2012
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DOSSIER  I I  Célébrités natives du Maroc


                    i son visage ne dira pas grand-
                    chose à pas grand-monde, son
                 S travail est mondialement connu.
                 Le BMW X5, la Mini Cooper, la
                 Ferrari F430, ou encore la Maserati
                 MC12, c’est lui ! Ironie de l’histoire,
                 Frank Stephenson est né le jour
                 même du lancement de la première
                 Mini Austin, le 3 octobre 1959,
                 à Casablanca. Enfant d’un père
                 norvégien, employé expatrié de
                 Boeing, et d’une mère espagnole,
                 le petit Frank ne parlait couramment
                 dans sa prime enfance que le
                 français et… l’arabe dialectal
                 marocain. Tout designer vous parlera
                 de ce moment magique où la beauté
                 des objets s’est révélée à ses yeux
                 et à son coeur. Pour Stephenson,
                 la chose est arrivée dans l’une des
                 artères casablancaises, à l’âge   Frank Stephenson
                 de onze ans. Il se rappelle s’être
                 littéralement fi gé dans la rue, au   LA MACHINE À RÊVES
                 passage d’une Dino 246.
                 « À l’époque, dit-il, je ne savais   Design, en Californie. Mais il ne   supervise la conception stylistique   périples à travers le monde, Frank
                 pas que le design était une   reste pas longtemps aux USA :   de la Punto, de la Bravo et de la   Stephenson hérite une passion pour
                 profession. Mais j’ai réalisé que   son diplôme en poche, il rentre en   Nuova 500. Mais il ne laisse à   les langues. Véritable polyglotte,
                 les objets inanimés peuvent être   Europe et se fait bientôt embaucher   personne d’autre le soin de tracer   il en parle couramment pas moins
                 beaux. Et j’ai alors commencé   par BMW, où il travaillera sous la   les lignes de la MiTo. En avril   de huit : italien, norvégien, anglais,
                 à dessiner des voitures. » Pour   houlette d’un certain Chris Bangle.   2008, il tente une nouvelle aventure   espagnol, français, arabe, turc et
                 apprendre à manipuler le crayon,   Il restera chez le constructeur   en devenant directeur du design   allemand. Même s’il avoue que
                 Frank Stephenson s’envole pour la   allemand onze longues années,   de McLaren pour qui il supervise   son « arabe commence un peu à
                 Pasadena’s Art Center School of   avant de rejoindre Ferrari. Il   le design de la MP4-12C. De ses   rouiller… ». „



                 Jean Reno

                 JUAN MORENO DU MAÂRIF

                    ’est dans la communauté   le palier. Pour changer de destin, il
                    espagnole du Maârif, à   décide de changer de nom. Voici
                 C Casablanca, que Juan Moreno   Jean Reno ! Et il découvre l’atelier
                 y Herrera-Jimenez naît le 30 juillet   d’Andréas Voutsinas. Histoire de
                 1948. Son père, linotypiste, et sa   payer les cours, Jean est vendeur
                 mère ont tout deux fuit le régime   dans une droguerie. Il fait une
                 de Franco et trouvé refuge dans la   apparition dans Clair de Femme de
                 ville blanche, dans un quartier qui   Costa Gavras. Enfi n, la chance lui
                 vit à l’heure espagnole. Son père   sourit : un jour, il se présente sur un
                 ayant décidé qu’il sera dessinateur   plateau et est engagé par le premier
                 industriel, Juan suit des cours, tout en   assistant, Luc Besson, pour Les
                 rêvant de devenir acteur (son idole   Bidasses aux grandes manœuvres.
                 est Marlon Brando). Son brevet sera   Jean Reno vient de rencontrer son
                 la dernière joie que Juan donnera   homme providentiel et de poser par
                 à sa mère qui décède peu après.   la même occasion un pied sur la   pas Hollywood. C’était la France.   avec Tom Cruise, Godzilla avec
                 Il a 17 ans. Avec deux amis, il   première marche du succès. Il jouera  C’était l’entrée des artistes… » Sauf   Matthew Broderick, Ronin aux côtés
                 monte une pièce de vaudeville   dans Subway en 1985, Le Grand   que son interprétation de Léon,   de Robert de Niro, La Panthère
                 espagnol. Le public est conquis et   Bleu en 1988, Nikita en 1990,   en 1994, lui ouvre les portes de   rose avec Steve Martin, ou encore
                 Juan est persuadé qu’il est fait pour   Les Visiteurs en 1993... Jean Reno   Hollywood. Il devient l’un des rares   Da Vinci Code avec Tom Hanks.
                 être acteur. En 1970, il débarque   dira : « J’ai quitté le Maroc pour   acteurs français à connaître une   Il partage aujourd’hui son temps
                 à Paris, dans un 10 m2 au 6ème   devenir acteur. J’aurais pu choisir   vraie carrière internationale avec,   entre productions françaises et
                 sans ascenseur et avec toilettes sur   l’Amérique mais mon rêve, c’était   entre autres, Mission impossible   américaines.  „


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