Page 107 - VH Magazine N°136 - Janvier & Février 2015
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le sillage de ce trio. Nous sommes
dans les mêmes ambiances, avec
vingt ans de technologie cinéma
en plus, que dans le bijou de Chris
Carter : « X-Files ». Le surna-
turel, l’irrationnel, l’inexpliqué, ce
qui dépasse la courte vision du
commun des mortels, surtout que
dans « Fringe », il y a des individus
qui meurent, mais qui continuent de
vivre. Comment ? C’est la science
qui décide. A tel point que l’on est
tenté de dire que ce type de séries
est prémonitoire, visionnaire. Cela
rend compte de ce qui se prépare
dans des labos top secrets et qui
pourra advenir. Sauf que là, nous
sommes tous mal barrés vu que ce
qui se trame n’a rien de glamour. Le monde est dans le black out.
OGM, manipulations chimiques, Chacun tire son épingle du jeu
comme il peut. C’est l’anarchie.
On s’organise comme on y arrive
pour ne pas crever de faim et de
froid. Des milices patrouillent et
rackettent les gens. Mais dans un
petit village (car c’est fini la civili-
sation, les buildings, la haute tech-
nologie) un homme possède une
amulette qui pourrait expliquer
cette fin du monde en gestation.
Après son assassinat, sa fille part
sur la route pour demander la
protection de son oncle, un ancien
militaire, qui traîne un lourd passé
derrière lui. Voici donc le pitch de
l’une des séries les plus en vue
du moment. On pourrait très vite
croire à une autre version de The
biologiques, clonages en série, Road de McCarthy. Il n’en est
tests et contextes qui mettent en rien. J.J. Abrams arrive à faire
œuvre des laboratoires multina- défiler les épisodes avec une telle
tionaux sans orthodoxie aucune. économie dans le traitement pour
Seule la science dans son sens le faire de cette fin du monde une
plus débridé préside aux accoin- réelle plongée dans les réalités du
tances entre argent, domination monde moderne pour en voir les
du monde et autres facettes des lacunes et les limites. Et c’est très
rapports de puissance sur cette complémentaire de « Fringe ».
terre. Comme si une série annonçait
l’autre. Comme si les dérives
TOUS À LA DÉRIVE scientifiques de « Fringe » lais-
Quand la quatrième dimension saient voir ce que sera le monde un
annonçait le futur, qui était 1999, est peuplé de savants qui ne recu- d’améliorer le déjà vu. Ici dans jour quand l’homme tentera une
on piaffait de rire. Impossible, c’est lent devant rien pour jouer à Dieu. «Fringe» comme dans « Revo- nouvelle révolution pour sauver la
du cinoche. Quand « X-Files » C’est le même procédé complè- lution », il est toujours question race, peut-être en vain.
parlait d’épidémie, de vache folle tement novateur que l’on de prendre à contre-pied. Bref,
et autres OGM et jeux dangereux retrouve dans une autre série pour « Revolution », son dernier FICHE TECHNIQUE
avec la nature et ses éléments, on de J.J. Abrams. Ce bonhomme né, J. J. Abrams, donne dans le
disait, c’est de la science fiction. ne crée pas des concepts de catastrophique et l’apocalyptique. Fringe est créée et produite
Pourtant, au cours des deux séries comme d’autres cali- Il part d’un simple incident. Tout par J.J. Abrams.
dernières décennies, on a vérifié bres aux USA qui surfent sur à coup, plus d’électricité dans le Avec Anna Torv, Joshua jackson. John
tout cela de près. Le monde fou. Il des vagues connues et tentent monde. Quinze ans sont passés. Noble, Lance Reddick et Kirk Acevedo.
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