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entre autres toutes ces exposi-
                                                                                              tions sur le Maroc en France
                                                                                              comme celle du Louvre sur le
                                                                                              Maroc Médieval ou encore cette
                                                                                              vente aux enchères, baptisée
                                                                                              Moroccan Spirit, qui a été
                                                                                              organisée à Paris par la maison
                                                                                             Artcurial, le 25 novembre 2014.
                                                                                              Un happening artistique qui a
                                                                                              mis en valeur les grands noms
                                                                                              des arts plastiques du Maroc. Le
                                                                                              total de vente a atteint 1,6 million
                                                                                              d'euros. 64% des lots ont été
                                                                                              vendus. La gouache Musique
                                                                                              et joie d’Ahmed Louardiri a été
                                                                                              adjugée à 73.700 euros. Les
                                                                                              Chevaux Galopant de Hassan El
                                                                                              Glaoui a été cédé à 26.000 euros
                                                                                              et son tableau L'Aouache, adjugé
                                                                                              à 52.600 euros.

                                                                                              FAUX PAS ET  ARCHA-
                                                                                              ÏSMES PERSISTANTS
                   S.M. le Roi Mohammed VI, un grand connaisseur
                   en Arts plastiques et grand collectionneur.                                Pourtant, dans toute cette
                                                                                              embellie, le marché de l’art a du
                                                                                              mal à se structurer de manière
                 du paysage des Arts plastiques   de monde à s’exiler. Aujourd’hui   faculté de Ben M’sik…), tout ceci   professionnelle pour accom-
                 marocains, une valeur march-  encore, quand on parcourt les   préparait à un mouvement de   pagner toute cette mouvance.
                 ande sûre. Sans oublier qu’il y   annales de la peinture marocaine   jeunes que les aînés ne voyaient   Quand on fait le diagnostic du
                 a, avec la création du Musée   actuelle, on constate que c’est   pas venir. Aujourd’hui, quand   marché de l’art au Maroc, le
                 Mohammed VI d’art moderne   à coup sûr la seule expression   on regarde cette exposition, les   constat est simple : marché
                 et contemporain de Rabat, une   artistique fl eurissante, au-delà   artistes viennent du Maroc, la   est un bien grand mot pour les
                 réelle volonté politique, amorcée   de tous les autres arts, avec de   majorité est formée au Maroc, ils   sommes injectées dans l’achat
                 par  Sa Majesté le Roi, pour   nouveaux visages, une certaine   sont des étudiants, des artistes   des oeuvres d’art. Les chiffres
                 donner plus de rayonnement aux   movida, quelques valeurs sûres,  modernes. Mais l’ouverture poli-  n’excèdent pas les 600 millions
                 arts et aux artistes marocains de   des tendances variées, de la   tique, médiatique fait qu’ils se   de dhs. Cette somme comprend
                 tous les bords.          créativité et un certain regard   sont engagés dans le débat artis-  les transactions réalisées par les
                                          moderniste, résolument tourné   tique international à partir de leur   maisons de vente aux enchères,
                 MOVIDA CERTAINE          vers l’universalité. Ce qui fait dire   espace immédiat.” Même son de   les galeries d’art, les antiquaires,
                 Historiquement, les arts   à l’un des plus grands special-  cloche pour Jean-Hubert Martin,   les brocantes et les collections de
                 plastiques ont toujours été à   istes du sujet, Moulim El Aroussi,  spécialiste des arts plastiques   particuliers. Pour un maximum
                 l’avant-garde au Maroc. C’est   qui a été commissaire associé de   marocains, qui porte un regard   de 2500 personnes intéressées
                 d’ailleurs, pour des raisons   la grande exposition “Le Maroc   juste sur une nouvelle généra-  par l’art et ses objets, la capacité
                 évidentes, l’unique expression   Contemporain” à l’Institut du   tion d'artistes qui émergent dans   d’achat vacille entre 5000 et 100
                 artistique à avoir su garder un   Monde arabe, à Paris que “ L’art   cette movida artistique : « Cette   000 dhs. Pour plusieurs spécial-
                 certain niveau donnant à voir le   contemporain marocain donne   nouvelle génération d'artistes   istes, peintres et galeristes, un
                 travail d’artistes forts, sérieux,  l’impression, surtout aux obser-  est branchée via internet. Elle   marché parallèle estimé à 200
                 convaincus, porteurs d’un réel   vateurs non avertis, d’une irrup-  sait ce qui se passe dans le reste   millions de dhs est bien prospère
                 projet. On peut mettre cela sur le   tion. Mais ceux qui ont suivi le   du monde en temps réel. Elle a   et a de beaux jours devant lui. Les
                 compte de la censure qui a sévi   mouvement depuis les années   du mal à accepter des conven-  professionnels de l’art au Maroc
                 durant les années 60 et 70, voire   90, savent que beaucoup de   tions sociales qui lui paraissent   parlent volontiers de la «persis-
                 même les années 80 du siècle   choses ont préparé cette effer-  relever d'un autre âge. Elle le   tance du règne de l'informel et

                 dernier et qui pour des raisons   vescence. L’ouverture politique du   fait sentir et elle s'exprime à   du flou, qu'il s'agisse de l'origine
                 claires n’a pas pu handicaper la   régime aux débuts de la dernière   travers les oeuvres qu'elle crée.   des œuvres mises sur le marché,

                 peinture qui lui a échappé du   décennie du 20ème siècle,  Cela dit, elle pratique très rare-  de leur qualification en termes
                 simple fait que l’on peut faire   l’attention particulière, même   ment la provocation agressive   technique, historique ou esthé-
                 dire à une toile ce que l’on veut   maladroite, pour la culture (des   qu'on peut relever dans d'autres   tique», comme le souligne
                 contrairement à la littérature, qui   complexes culturels, des struc-  pays. La critique inhérente aux   Abdelhaï Mellakh, l’un des
                 a pris un sérieux coup de massue   tures, l’ouverture de l’Ecole des   oeuvres est le plus souvent fi ne   grands visages des arts plas-
                 à cette période et contraint tant   beaux arts de Casablanca sur la   et humoristique.» Ce qui explique   tiques au Maroc.


                                                                                   Août-Septembre   2015    VH magazine
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