Page 102 - VH Magazine N°143 - Octobre 2015
P. 102

CE VIT
                             A
                 D
                   OL

                                  A

                               I I
                                           i
                                         a
                 CULTISSME  I I  Arts plastiques
                                           n
                                    t u
                                   r
                                        b
                                       r















                  « XANADU ROUGE », « SECRET SPOT », « OASIS DANS LE DÉSERT »… LES INROCKUPTIBLES, SOUS LA PLUME DU SPÉCIALISTE ES-QUALITÉ
                  DU STREET ART, OLIVIER CACHIN, NE TARISSENT PAS D’ÉLOGES À PROPOS DE « JARDIN ROUGE » ; CETTE RÉSIDENCE D’ARTISTES NICHÉE À
                  QUELQUES KILOMÈTRES DE MARRAKECH QU’ILS VONT MÊME JUSQU’À RENOMMER : « JARDIN D’EDEN ».  IMPRESSIONS.   PAR OMAR MRANI

                                              JARDIN ROUGE




                 L’ART DE RUE ACQUIERT SES LETTRES DE NOBLESSE



                        t effectivement, c’est de fugue   rouge, c’est un rêve. Celui d’un entrepreneur   s’étalant sur une période d’un à trois mois. La
                        poétique et de parenthèse enchantée   autodidacte qui a réussi en affaires mais qui a   fondation tente ainsi de les « aider à définir un
                        que l’on sent qu’il va s’agir dès   gardé intacte sa passion pour les arts de rue   projet artistique, à s’exprimer ». Elle leur met
                 Eque l’on pénètre dans la propriété   dont il se revendique.        les moyens techniques et matériels à disposi-
                 s’étalant sur 13 hectares à l’ombre des oliviers                    tion. Et pour les plus talentueux, le fondateur
                 et des œuvres monumentales disséminés  ÇA VIENT DE LA RUE           de Montresso verse une bourse équivalente du
                 dans le parc, les jardins et autour de la piscine   Et tels les mécènes de la renaissance, le   salaire qu’ils auraient touchée dans leur spéci-
                 centrale. Au loin, l’on avise un paon en roue   fondateur de Jardin Rouge, qui préfère garder   alité s’ils travaillaient. Pour l’heure, ce sont
                 libre et l’on perçoit la mécanique qui sous-tend   l’anonymat à l’instar des graffeurs qui ne signent   ainsi neuf artistes qui ont déjà été en résidence
                 l’entreprise artistique à laquelle nous avons   leurs œuvres que d’un blaze mystérieux, a ainsi   à Jardin rouge. Certains ne trouvent pas de
                 été conviés. Ici, c’est de liberté qu’il est ques-  lancé en 2007 la fondation Montresso. Une   mots assez forts pour décrire combien ont été
                 tion. De celle qui s’offre à vous comme une   institution qui a pour objet de promouvoir le   profitables ce temps et ces moyens qui leur ont
                 ligne de fuite dans un horizon bouché. De celle   travail des Street artists. Conviés au grès des   été accordés pour se réaliser dans leur art. Cela
                 qui vous fait aimer votre ville lorsqu’un graffiti   voyages et des rencontres à Hong Kong, Paris   à l’image de Tarek Benaoum, ce parisien qui
                 aux couleurs arc-en-ciel vient couvrir de soleil   ou Moscou, ces artistes sont totalement pris en   allie calligraphie arabe et graphisme contem-
                 la laideur des faubourgs. En un mot, Jardin   charge par la fondation durant des résidences   porain. Un art dont il est l’inventeur et qu’il


















                 102   VH magazine   Octobre   2015
   97   98   99   100   101   102   103   104   105   106   107