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CASABLANCA 1920 -1970 I I  Cinéma




                        CASABLANCA FA                                       I T SON CI                   N  ÉMA
                        CASABLANCA FAIT SON CINÉMA


                      L’ESSOR DE CASABLANCA COÏNCIDE AVEC CELUI DE L’INDUSTRIE CINÉMATOGRAPHIQUE. DÈS LES ANNÉES 1910, DE MULTIPLES SALLES
                  S’OUVRENT UN PEU PARTOUT DANS LA VILLE. ELLES SONT, POUR DE NOMBREUX CASABLANCAIS, LEUR SEULE FENÊTRE OUVERTE SUR LE MONDE.














































                                                                                                           Cinéma VOX


                  Les véritables centres des   Art déco, qui font quelque peu   l’ABC ou l’Empire. « Des   Lalla Yacout (1968). Avec le
                  quartiers de Casablanca,   oublier la hardiesse de son   thèmes plus modernes sont   Vox et le Triomphe, le Liberté,
                  carrefours de rencontres   ossature et de sa coupole en   utilisés sur les façades, en   construit par Albert Planque
                  brassant toutes les générations   béton armé. Inauguré en 1935,   particulier au Lutétia, salle très   boulevard de la Lorraine (1954),
                  et toutes les classes sociales,   le Vox, de Marius Boyer, est   dénivelée que Scob, Aroutcheff   est le seul à occuper un édifi ce
                  sont les salles de cinéma. Jean-  conçu comme un édifi ce isolé,   et Jean enchâssent dans un   spécifi quement désigné à cet
                  Louis Cohen et Monique Eleb   complément monumental des   immeuble de la rue Poincaré.   usage, associé à un Monoprix
                  indiquent à ce sujet qu’aux   grands cinémas d’Afrique.   L’aménagement intérieur   qui occupe le rez-de-chaussée
                  « premières salles ouvertes dans   ‘Énorme’, il projette au sol sa   des salles se modernise et   d’un grand volume blanc... »
                  la médina avant 1914 s’ajoutent   ‘masse cubique’». Le Vox reçoit   devient parfois spectaculaire :   Les Marocains, quant à eux,
                  désormais de vastes palais,   2.000 spectateurs dans les trois   Dominique Basciano dessine,   deviennent rapidement des férus
                  ponctuant fortement les rues   balcons superposés de sa salle   en 1950, un élégant plafond   du septième art en découvrant
                  du centre, tels que l’Empire,   plus sobre, où l’éclairage permet,   ondulé et suspendu pour le   les péplums et autres fi lms de
                  le Régent, le Triomphe ou le   à défaut d’air conditionné, de   Lynx. Devenu spécialiste de   western au mythique cinéma
                  Colisée. Construit en 1930   jouir de la fraîcheur des soirs   ce programme, Basciano   Médina dans l’ancienne Médina
                  par Pierre Jabin, le Rialto   d’été. »                construit le Rif, avenue des   ou encore au Maârif, dans les
                  met en scène, pour ses 1.350   A partir de 1945, de nouvelles   Forces Armées Royales (1958),   nombreuses salles qui y ouvrent
                  spectateurs, des moulures,   salles apparaissent sur le   l’Atlas, rue Blanquefort (1950).   leurs portes : le Monte-Carlo, le
                  des vitraux et des luminaires   boulevard de la Gare, comme   Il modernisera le Lux, boulevard   Mondial, le Familia, le Rex...



                  96   VH magazine   Novembre   2011
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