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LA COUV’ I I Hassan Hajjaj

Hindi Zahra.
C’est vers la fin des années 2000 que
vous vous faites véritablement connaitre
à l’international.Notamment avec l’exp-
osition : « Graphix from the souk » et« Kech
Angels » ?
Tout à fait. Avec « Graphix from the souk »,
je reprends les objets de mon enfance et je les
réinterprète d’une manière artistique. Je crée ainsi
une parodie des pochettes d’allumettes, des boîtes
de peinture et des pubs de Coca-Cola. Mais c’est
avec mes premières collections en 2010 de clichés
intitulés, Kech Angels, et mettant en scène des
femmes marocaines en hijab avec des accessoires
Gucci, Prada ou encore Louis Vuitton, que mon
travail commence à vraiment avoir un écho auprès
du grand public. La réussite de ce projet je le dois
aussi en grande partie à une curatrice de renommée
internationale, Rose Issa, qui est la première à s’être
intéressée à mon travail et à m’avoir encouragé dans
cette direction. Plusieurs autres expositions suivront
dont « Nouss Nouss », « My Rockstar Volume 1 et
volume 2 » que j’organise à The Third Line Gallery
à Dubaï, à Los Angeles et un peu partout dans le
monde.

C’est durant ces années-là que vous colla-
borez avec la chanteuse Hindi Zahra à la
réalisation des photographies accompa-
gnant son album, “Hand made”?
J’ai rencontré Hindi Zahra lors d’un concert
intimiste à Londres. Nous nous sommes trouvés
beaucoup de points communs et nous nous sommes
liés d’amitié. On s’est rappelé quelques mois plus
tard pour travailler ensemble. Nous nous sommes
ainsi retrouvés au Maroc pour une séance de
photos destinées à illustrer la pochette de son
album. C’est ainsi que nous avons créé ces clichés
pop aux empreintes amazighes. C’est une forme
d’hommage à ses origines. Encore une fois, c’est
parce que nous avons créé un lien d’amitié que
Hindi et moi avons pu faire ce travail. Il est très
important pour moi dans le processus de travail
qu’existe cette forme de connection.
Il y a une forte dimension kitch dans votre
travail. Que pensez-vous de cette citation
de Kundera : « Le kitch, c’est la station de
correspondance entre l’être et l’oubli. » ?
C’est une citation très pertinente en ce qui
concerne mon travail parce que, effectivement, le

Kitch c’est quelque chose que l’on perçoit comme
passée de mode mais dont on se rappelle encore
assez avant qu’elle ne tombe complètement dans
l’oubli. Lorsque je reprends les anciens packagings
de marques marocaines des années 1970, 1980, c’est
une manière pour moi d’en garder une trace pour
Cisco. Wamuhu.

4 VH magazine Août-Septembre 2015