Page 14 - VH Magazine N°187 - Novembre & Décembre 2020
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vh express  I I  Ils nous ont quitté





            mohamed meLehi,
                             arTiSTe


                      aux mainS


                        d’argenT





                     a figure de proue de l’art contemporain,
                     l’un des derniers monstres sacrés de la
                     peinture marocaine, a tiré sa révérence le
            Lmercredi 28 octobre à Paris des suites du
            Covid-19. Hommage.
            Artiste aux multiples visages, Mohamed Melehi et ses
            plus de 60 ans de carrière, a eu plusieurs vies.
            « Frondeur né et indécrottable optimiste, le peintre
            marocain Mohamed Melehi fut de tous les combats
            artistiques. Boulimique, il cumulait récemment une
            exposition à Dubaï avec un projet de mobilier urbain
            à Agadir, sur la côte marocaine. Pour ses amis, son
            appétit de vie était sans limites » avait écrit le journal
            Le Monde le jour du décès de l’artiste, dont la mort
            est survenue le 28 octobre à l’âge de 84 ans, à l’hôpital
            Ambroise-Paré, à Paris, où il avait été admis en soins
            intensifs suite à une infection liée au Covid-19.
            Né en 1936 à Asilah, il intègre l’Ecole des beaux Arts
            à tout juste 17 ans. Nous sommes en 1953, Melehi
            le surdoué traine avec les grandes personnalités de
            Tanger, à savoir l’écrivain Paul Bowles ou encore
            l’artiste Brion Gysin. Il s’ouvre au monde et décide
            de le conquérir avec quelques bourses en poche qui
            le mènent à Séville, Madrid, Rome. Son art évolue au
            gré de ses voyages et de ses rencontres, il s’émancipe
            du côté académique et formel. Son art est gestuel. Il
            s’envole pour les Etats Unis, histoire de cotoyer les
            étoiles et y expose dans les meilleures galeries comme
            la galerie d’art moderne de Washington et, la même
            année, dans « Hard Edge and Geometric Painting» au
            MoMA de New York. Le retour au pays se fait en 1964,
            il commence à enseigner à l’école des Beaux-Arts
            et côtoie Farid Belkahia et Mohamed Chebâa. Plus
            tard, le manifeste de la Jamaâ el Fna fera de Melehi &
            friends les pionniers d’un mouvement, les fondateurs
            d’une école purement marocaine. Ils ont cette volonté
            de rentrer au pays et de changer les choses. C’est
            l’une des raisons pour lesquelles l’artiste des formes,
            des ondes et des fonds cofondent la revue Intégral.
            Une œuvre aussi nécessaire, qu’éternelle…


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