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LA COUV’ I I Assaad Bouab
En intégrant le Conservatoire, Florent en tête. Ma grand-mère
je commence à me dire qu’il m’a soutenu financièrement,
est peut-être possible d’en faire mes parents dans la démarche.
ma vie. C’est le Conservatoire le Ma mère m’a dit une belle
déclic. Entre la Fleur, les cours chose : « tu es jeune, si jamais
du Mandréa, les Cours Florent, tu ne réussis pas, tu pourras
j’ai planté une graine sans le toujours reprendre la fac plus
savoir. Je ne savais pas encore tard ».
pourquoi, ni comment. C’est le
Conservatoire qui a tout consci- La première claque artis-
entisé, qui a fait que la graine tique ?
a germé…Et je me suis dit que Clothilde Hesme, au théâtre.
j’allais continuer à arroser. Un rideau rouge, une main qui
déborde. C’est une image qui
Et comment vivez-vous m’a marqué. Un souvenir qui
le Conservatoire ? est là et qui ne bouge pas. Une
Comme un gamin que j’aurai main sur un rideau rouge. Sinon
dû être à l’école avec la moti- je me souviens d’un côté colonie
vation de me réveiller le matin, de vacances, on rigolait à la
la curiosité d’aller étudier. Je bibliothèque, les siestes….
ne l’avais pas à l’époque. Je ne
comprenais rien. Je regrette de On a l’impression que c’était
ne pas avoir été aussi éveillé, et facile pour vous ?
de comprendre que l’histoire- Non…la danse était difficile.
géographie est enrichissant. Je On avait des crampes, des
m’ennuyais. Mais au Conserva- ampoules. C’est laborieux. Il y
toire, j’étais émerveillé tout le avait des scènes où l’on séchait
temps. Tous les jours, j’allais complètement, on n’arrivait pas
en cours pour étudier le théâtre, à trouver les scènes. Dans un
la danse, le masque, l’escrime. cours, on n’avait le droit aux
J’ai passé J’avais une bourse d’études. mots pendant 6 mois. Quand
beaucoup de Ma semaine était ponctuée on est comédien, on pense
castings pour de matières qui me faisaient que l’on doit parler. Et là, on
nous enlève la parole. On faisait
rêver. C’était une chance. C’est
mao d’ailleurs. comme si tu es sportif, et que les scènes avec les mains, les
laila savait ce tu intégrais l’équipe nationale. pieds, le corps. Il y avait de la
qu’elle voulait Mes parents étaient fiers. recherche. Il nous donnait des
et elle était Donc, les parents étaient thèmes. Il voulait des scènes
fantastiques selon nous. Oui,
exigeante. J’ai un soutien… qui nous racontent nous. Sans
fait beaucoup Ils m’ont toujours soutenu à parler. Se raconter sans phrases,
d’auditions. partir du moment où ils ont sans mots.
compris que j’avais tout essayé
cinq, minimum. dans le cursus scolaire. Mais Votre premier cachet ?
a la fin, Je lui que ce n’était pour moi. Je me Dans un bar qui s’appelait « Au
disais même que souviens des premiers partiels Puy Mary ». Le Puy Mary, c’est
Je n’y arriverai à la fac, j’ai un classeur à un des sommets que j’ai gravi
apprendre. Je ne comprends
quand j’étais petit, en Auvergne
pas. c’était très rien ou ne veut pas comprendre. dans le Cantal. C’était dans un
écrit au début. Je n’étais pas motivé. Mon frère film de Christophe Honoré où je
m’a aidé. Il m’a orienté. C’est jouais un barman au Puy Mary.
lui qui m’a mis l’idée des Cours J’avais 19 ans.
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