Page 29 - VH Magazine N°189 - Mars & Avril 2021
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Ca m’a replongé moi-même dans
des souvenirs d’enfance à Rabat, où
il ne fallait surtout pas passer devant
quelqu’un qui priait sous peine de sanc-
tion ou de colère. Mais c’est un film qui
posait les bonnes questions, et çà, c’est
une très bonne chose…
Qu’est-ce qui se passe pour vous
après Marrock ?
Après le film, j’ai passé des auditions
pour « Zayna, cavalière de l’Atlas où
j’ai rencontré Sami Bouajila, et donc
Rachid Bouchareb qui m’a permis de
tourner Indigènes. J’ai donc continué à
tourner. Mais je suis retourné faire mes
études, boucler ma troisième année. Et
quand «Marrock» est sorti, cela m’a
ouvert des portes évidemment. Un rôle
qui m’a fait connaitre. Nabil Ayouch
m’a offert un rôle dans «Whatever lola
Wants», et puis «Kandisha» de Jerôme
Cohen Olivar.
Est-ce que la question du choix se
pose à ce moment-là ? Où acceptez-
vous tout ce qui se propose à vous ?
Il fallait que je gagne ma vie, que je paye
mes factures. J’essayais de me dire d’y
réfléchir à deux fois, au lieu de sauter tête
baissée sur une proposition de boulot. Il
était question de faire des choses valo-
risantes, qui avaient du sens. Des rôles
que je pouvais défendre. Je me disais
qu’il fallait aussi du temps pour moi.
Kandisha. Ce rôle de conteur mysté-
rieux. C’était une évidence pour vous,
que d’accepter cette proposition de
Jérôme Cohen ?
Oui. Jérôme m’envoie le scénario et
me propose de le lire. Et je tombe raide
dingue du conteur. Et de cette fissure
dans le temps. Ce cinéma ne parle pas à
tout le monde. Mais moi, j’ai adoré ! Il y a
un côté théâtre, le monde du conte. C’est
Place Jamâa El Fna. En me disant que
le rôle était pour moi, Jérôme m’a fait le
plus beau des cadeaux. C’est basé sur
la confiance. C’est l’envie de travailler.
C’est magnifique.
Mars & Avril 2021 VH magazine 29