Page 51 - VH Magazine N°191 - Juillet - Septembre 2021
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personnes qui sont atteintes de Parler de prévention est
manie, qui est un pic, c’est pour donc …
ça qu’il y a des hospitalisations Ce n’est pas un rhume, ni une
qui ne durent pas forcément maladie qu’on attrape, donc on
longtemps. ne peut pas parler de prévention
primaire, en revanche, dès que le
Et des réticences ? diagnostic est posé, la prévention
Il y a bien sûr toujours des prend tout son sens.
réticences, de facteurs soci- Cela dit, quand une personne
ologiques, en général des a des antécédents familiaux, le
problèmes ancrées dans les plus précoce la détection est faite,
sociétés, dont la sorcellerie … des meilleure sera la réaction.
personnes qui croient aux vertus
des fkihs, mais qui réalisent in Un conseil pour nos lecteurs ?
fine, que ces personnes ne les Les troubles psychiatriques
aident pas forcement. Dans ce sont beaucoup mieux accep-
cas, ces personnes ont besoin tées maintenant, de plus en
qu’on les prenne en main, qu’on plus de personnes se présen-
leur explique ce qui se passe, tent spontanément, et n’ont
et en général, même dans les pas de problèmes à aller voir
couches sociales les plus défa- un psychiatre et à prendre
vorisés, ou chez les personnes des médicaments quand cela
les moins intellectuellement s’avère nécessaire.
aptes à comprendre un trouble Il faut en prendre conscience et
psychologique, quand on prend surtout d’éviter les comparaison
le temps d’expliquer, ils finissent par rapport aux pathologies
été créé, comme la consomma- par comprendre ! psychiatriques, alors qu’il y a
tion abusive d’alcool, de drogues beaucoup plus de problème
ou d’autres types de substances Parce que effectivement, c’est de santé psychiatriques et
psychoactives. une maladie qui est mine de psychologiques qu’on arrive
En général un patient qui prend rien courante… à guérir en comparaison avec
son traitement, qui fait un suivi Au Maroc, comme ailleurs, en d’autres affections médicales
régulier, qui observe une hygiène moyenne 1,5% à 2% de la popu- générales comme les troubles
de vie correcte et qui apprend à lation pour le Type 1 et Type rhumatismaux, l’asthme, le
détecter les signes de rechutes 2, si on élargit le spectre aux diabète, les problèmes thyroï-
(réduction du temps de sommeil, autres formes, on peut aller diens, … qui sont chroniques !
une certaine irritabilité …) qu’il jusqu’à 5%. Pour éviter de penser au côté
apprends à reconnaître, risque chronique de la chose, il faut
moins de rechuter. Est-ce que ces troubles penser au rapport bénéfices
Le suivi permet également au touchent une population risques pour le patient, ce
médecin de réagir rapidement particulière ? que cela lui rapporte in fine
et faire les ajustements de dose En général, la bipolarité est d’être sous traitement et
nécessaires, pour éviter que déclarée entre 18 et 24 ans, et d’avoir une vie ce qu’il y a de
le patient ne tombe dans un quelque part, il existe une prédis- plus épanouissant, et c’est ça
épisode… La psychoéducation position génétique dans ce genre la norme, la normalité fonc-
est très importante et pas que de trouble, une vulnérabilité plus tionnelle, à partir du moment
les médicaments. importante chez cette tranche de où on fonctionne tel qu’on le
la population. Quand c’est déclaré souhaiterait, avec une vie
Est-ce qu’il y a des patients plus tard, au-delà de la soixan- personnelle et profession-
plus difficiles à gérer ? taine, on va chercher la cause nelle épanouies, au final, le
En général cela concerne les dans un problème organique. reste importe peu.
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