Page 69 - VH Magazine N°191 - Juillet - Septembre 2021
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Damien Bonnard
                        L’Intranquille














                         Il est aussI percutant qu’Intense dans son jeu, Il est toujours là où on ne l’attend pas
                         et Il est un de ces rares acteurs quI semblent pouvoIr tout jouer. joaquIm lafosse le
                         voIt dans damIen, un artIste peIntre bIpolaIre quI se bat contre la maladIe par amour.
                         un rôle touchant qu’Il campe avec beaucoup d’humanIté et de bIenveIllance aux côtés
                         de la sublIme leIla bekhtI toujours juste et nuancée. dans les « IntranquIlles » en
                         compétItIon à cette dernIère édItIon du festIval de cannes, Il se confIe à vh sur le
                         tournage, sur ce fIlm qu’Il a porté et quI l’a porté. confIdences de damIen bonnard,
                         comédIen au supplément d’être.  Par JihAnE BougrinE





                         Est-ce que quand on tombe  lecture ? Et comment ?         au  téléphone  avec  Joaquim
                         sur un scénario comme ça,  Oui ! Je crois que je n’ai vu que  et  Leila.  Des  lectures.  Des
                         on hésite à dire oui ?       ça. J’ai vu la maladie bien sûr.  échanges avec un ami proche
                         Non ! On dit oui tout de suite…  Mais j’ai vu ce film sur la résis-  qui a cette maladie. Dès que
                         En plus je suis quelqu’un qui lit  tance, sur comment préserver  nous sommes sortis du confine-
                         très vite, je pars du principe que  l’amour quand quelque chose  ment, j’ai passé beaucoup de
                         quand on fait un pas vers moi  vient  le  faire  dérailler.  Cela  temps à Saint-Anne avec Dr Luc
                         rapidement, je me sens obligé  pourrait  être  autre  chose  Fauchet, spécialisé. Le réalisa-
                         de faire un pas vers l’autre rapi-  que la maladie. Tellement de  teur m’a financé une psychan-
                         dement aussi. J’essaie de lire  choses…                   alyste chez une spécialiste qui
                         très vite. Quand on est réalisa-                          s’appelle Françoise Gorog, très
                         teur et qu’on envoie un scénario  Comment  ne  pas  tomber  proche de toutes ces probléma-
                         avec un désir à quelqu’un, on a  dans le cliché du bipolaire ?  tiques. J’ai passé du temps avec
                         envie de savoir. J’essaie de ne  La performance est pleine de  des patients à elle. J’ai regardé
                         pas faire attendre. J’essaie de  nuances. Avez-vous besoin  beaucoup  de  documentaires.
                         prendre le temps de bien lire.  d’aller chercher le person-  J’ai  fait  une  formation  pour
                         J’ai lu en 2h je pense. J’ai dit  nage ailleurs ou vous êtes-  apprendre  le  catamaran,  j’ai
                         oui tout de suite. J’avais envie  vous fié au scénario ?  travaillé avec un boxeur pour
                         de dire oui avant. Le cinéma  Il y a d’abord le scénario bien  trouver les scènes de bascules,
                         de Joaquim me parle. Mais à  sûr.  L’histoire  de  Joaquim  de switch pour passer du calme
                         la lecture, oui c’était évident  qui  connait  bien  la  maladie  à la violence. Tous ces moments
                         d’accepter tout de suite.    puisqu’il a vécu ça enfant. Son  d’humiliation,  de  violences
                                                      père était bipolaire. Il y avait  envers soi-même. Toutes les
                         Ce n’est pas un film psycho-  une grande formation. Pendant  victoires,  les  surpuissances.
                         logique même s’il traite de  toute  la  première  partie,  on  J’ai appris le crawl, je ne savais
                         la bipolarité. C’est un film  était encore en confinement, on  pas nager le crawl. Joaquim m’a
                         sur  l’amour.  Est-ce  qu’on  travaillait chacun chez soi. On  emmené en pleine mer parce
                         le ressent tout de suite à la  a eu beaucoup de discussions  que  j’avais  peur  des  grands



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