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CASABLANCA 1920 -1970 I I Quartier européen

est incontestablement l’immeuble Marché Central juste pour le plaisir
Le boulevard de la Gare.
El Glaoui. Antoine de Saint-Exupéry, de regarder, se souvient Mohamed
alors pilote à l’Aéropostale, et son Khattab. Il y avait des pâtes fraîches,
épouse Consuelo y séjournèrent. de la crème fraîche, tout ‘frais’ ! »
Autre passage où les promeneurs L’immeuble Bessonneau lui fait face.

flânent, à la recherche d’un peu de Construit en 1917, sa façade délicate
fraîcheur, le passage Sumica. abritait au départ une soixantaine
On croise l’immeuble au spectacu- d’appartements avec salles de bains
laire style néo-marocain qui abrite la (un luxe pour l’époque) et un éta-
Vigie Marocaine (actuel immeuble blissement de bains. « L’hôtel Lincoln
Maroc Soir). Fondé dans les années est un petit hôtel qui s’y est installé
1910, le journal, qui est la voix du dans les années 60, nous apprend
pouvoir colonial, s’est installé dans Monique Eleb. C’était un établisse-
ces murs en 1924. Le décor et ment très moderne pour l’époque, le
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le dôme recouvert de zellijs poly- premier grand hôtel de Casablanca à
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Les Galeries Lafayette de Casablanca.

chromes de l’immeuble Maret brillent part l’Excelsior
chromes de l’immeuble Maret brillent
part l’Excelsior. » »
au soleil, attirant les regards. Plus C’est aussi sur ce boulevard de la
loin, dominant le Marché Central, se Gare qu’on trouve les magasins les
dresse le superbe immeuble Martinet. plus chics de la ville. « La boutique
On lève la tête pour admirer ses de Josette était la grande maison de
courbes de style Art nouveau, ses couture de Casablanca, se souvient
RAFFINEMENT & ÉLÉGANCE mouqarnas et les dentelles de fer Philippe Suissa, le fi ls de Colette.
RAFFINEMENT & ÉLÉGANCE
forgé de ses balcons. Le Marché
Christian Dior lui avait donné le droit
Depuis les années 1920, le fl euron de « Paris-Maroc ». Tout le long du Central, justement : construit en de fabriquer sous son nom. C’est là
de la ville nouvelle est incontes- boulevard ont été construits des 1917, il est admirablement conçu que s’habillaient toutes les élégantes
tablement le boulevard de la Gare immeubles-ilots qui abritent des avec ses boutiques en arcades de Casablanca. » « Il y a aussi un
(aujourd’hui Mohammed-V). Il s’ouvre, espaces relevant autant de la kissaria organisées selon un quadrillage magasin de jouets magnifi que,
au niveau de la Place de la France, traditionnelle que de la galerie mar- régulier. Sur les étalages, on trouve La Voiture Française, la pâtisserie
par les Galeries Lafayette, que chande à la française. Le premier, le des produits locaux, mais aussi Trianon, la librairie Farraire, le Roi de
les habitants de la Médina appel- plus célèbre et le plus impression- de nombreux mets d’importation : la Bière où il y avait des après-midis
lent « Baris, Maloc », déformation nant par la beauté de sa conception « Enfants, on allait se promener au dansants », ajoute Mohamed Khattab.

62 VH magazine Novembre 2011