Page 61 - VH Magazine N°186 - Septembre & Octobre 2020
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opérateur, tous ces métiers,
ces centaines de métiers qui
font le cinéma. Au début, quand
on commence, on découvre les
noms des réalisateurs, leurs
sensibilités. Quand tu deviens
monteur, tu te rends compte que
c’est Thelma Schoonmaker qui
est la monteuse fétiche de Martin
Scorsese ou encore Sally Menke
qui monte les films de Quentin
Tarantino. Mais cela vient avec
la connaissance du métier.
Est-ce que vous choisissez
vos projets ou ils viennent
à vous ?
On commence à choisir les films à
un moment donné. On les choisit
des fois au scénario parce que
parfois, on peut ne pas aimer le
scénario. A terme, on devient plus
exigeant, on n’a pas envie d’aller
n’importe où, ou de faire n’importe
quoi. J’ai toujours refusé de
monter une série Ramadan,
parce que ce n’est pas ma sensi-
bilité, cela ne m’intéresse pas. Le
choix se paye, comme la liberté.
Choisir de ne pas faire certaines
choses, c’est soit choisir de se
mettre à dos les gens qui le font,
soit de se mettre à dos l’argent
que cela peut vous procurer. J’ai
fait ce choix tôt. Le montage, ce
n’est pas un métier c’est une
passion. On ne va pas au bureau
à 9h et on rentre le soir à 19h. Tu
vis montage, tu vis cinéma. Cela
m’est arrivé de monter un film
que je n’aimais pas. Je trainais la
patte pour aller monter. L’aspect
artistique est trop important. A
partir de ce jour-là, je me suis
fait la promesse de choisir les
projets.
Y a-t-il une rigueur particu-
lière ?
Oui bien sûr. Comme dans tout.
Même s’il y a un peu de talent,
le travail c’est la clef. C’est
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