Page 58 - VH Magazine N°191 - Juillet - Septembre 2021
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dOssier i i Festival de Cannes 2021
The FRench disPaTch,
PRès des yeUx , LOin dU cOeUR !
Le tant attendu “the frenCh dispaCht » n’a pas déçu. après une film d’action. Le tout depuis une ville
standing ovation de 9 min, sous Le regard bienveiLLant d’un Casting imaginaire, baptisée Ennui-sur-Blasé
inCroyabLe, Le génie du visueL et de La mise en sCène ChirurgiCaLe, et qui ressemble étrangement à
a enCore frappé. Critique d’un fiLm exquis esthétiquement mais qui Paris. Commence alors un carnaval
manque CrueLLement d’émotion. de plans minutieux et magnifiques,
de scènes improbables, à la fois
dans le glamour et le burlesque,
t oui. Pourtant il s’agit bien d’un au réalisateur avec de nombreuses dans le splendide et la splendeur
chef d’œuvre visuel. Puisque références d’enfance entre la bande où les couleurs parfaites se marient
el’œuvre de Wes Anderson est dessinée, la littérature, l’art et le avec un noir et blanc intensément
à regarder comme on admirerait des muet, avec un clin d’oeil à Charlie sophistiqué. Le travail est subtile
tableaux. Des tableaux magnifique- Chaplin. Avec une précision digne et incroyable. Wes Anderson brille
ment exécutés avec la créativité que d’un chemin de fer, le film se raconte de mille feux et se donne à corps et
l’on connait au réalisateur de The en trois sujets que des journalistes âme. Des lignes, de la symétrie, tout
Grand Budapest Hotel. C’est riche, américains proposent pour capter est dessiné tel un beau Tintin et ou
c’est symétrique, c’est rythmé, c’est l’âme de la France entre art enragé inspirant Spirou. Il y a une musicalité
dense, c’est intense. Le spectateur depuis une cellule, jeunesse en quête dans les enchainements, une fluidité
est pris par ce voyage, ce périple de liberté depuis un bar en grève et impressionnante dans le montage qui
au service d’un effet de style cher une aventure culinaire qui vire au ne laissent personne de marbre.
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