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CASABLANCA 1920 -1970 I I  Histoire d’une ville



                       La place de France, avec, au fond, hôtel l’Excelsior.                         Le boulevard de la Gare.
































                  importante main-d’œuvre non
                  qualifi ée : on n’avait pas besoin   Dans les années 1920, les bidonvilles ont envahi Casablanca.
                  de têtes mais de bras. »
                  Or, la ville n’est absolument pas
                  préparée à recevoir cet affl ux
                  d’immigrants de l’intérieur. « On
                  construisait des immeubles
                  pour les Européens, mais on
                  a oublié que cette population
                  beaucoup plus importante
                  allait arriver à Casablanca,
                  poursuit Rachid Andaloussi.
                  C’est ainsi que sont apparus
                  les bidonvilles dans les années
                  1920. Le mot ‘bidonville’ est
                  né à Casablanca : les gens
                  construisaient des huttes en
                  roseaux et découpaient des
                  bidons en tôle qu’ils posaient
                  sur les toits pour se protéger
                  de la pluie. Les plus vieux
                  bidonvilles sont probablement
                  ceux de Jejma. C’est cette
                  communauté-là qui a construit
                  le port de Casablanca
                  avec des roches prélevées
                  dans la carrière Thomas,
                  derrière l’actuel Sindibad.
                  Les plus importants sont les
                  Carrières Centrales et Hay
                  Mohammadi. »                 Bd du 4ème Zouaves.
                  Dans une moindre mesure, les
                  nouveaux arrivants européens   d’Argentine, raconte Jacqueline   a rencontré ma grand-mère. Il   pour le Maroc où il s’est installé
                  ont également du mal à se loger   Alluchon. Il était tourangeau et   venait d’un milieu très bourgeois,   avec ma grand-mère et mon
                  et doivent se débrouiller en   était parti en Argentine pendant   mais il avait envie de sortir de   père, qui était alors tout petit.
                  attendant que les immeubles   la guerre pour s’occuper du   la routine européenne assez   Comme ils ne trouvaient pas où
                  fi nissent de se construire. « L’un   ravitaillement pour les Alliés : le   pesante. La propagande de   se loger, ils ont habité trois ans à
                  de mes grands-pères venait   blé, la viande... C’est là-bas qu’il   Lyautey faisant son effet, il a opté   l’Excelsior ! »



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