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L’Alhambra.

Café glacier l’Excelsior.

fi gurines de Picasso, l’estrade en
traversant la rue, on tombe sur Le Roi de la Bière. bois malmenée par les coups des
l’un des premiers hôtels construits danseuses de fl amenco, le vieux
dans la ville, l’Excelsior, et son piano, une antiquité, et le grand
bar-restaurant. Plus loin, il y avait tableau, à l’entrée à droite, avec
la première version du Roi de la un Don Quichotte chevauchant
Bière, l’emplacement actuel de son inséparable compagnon.
la BMCI. Le Café de France, Mohamed Leftah évoque le
ancien Café de la République, se lieu dans son premier roman,
nommait au départ Le Grand Café Demoiselles de Numidie. Du Don
Glacier. En 1922, André Chevrillon Quichotte au port, boulevard du
l’évoque : « un soir, sortant des 4ème Zouaves, il y avait, entre
noirceurs d’un vague boulevard autres, La Cannebière, le Café de
extérieur, je m’étais arrêté, fasciné fourreau de satin jaune, poitrine Don Quichotte voyait le jour. la Marine, le cabaret El Morocco
par les fl ammes d’acétylène et les débordante - jetait aux rangs de L’établissement sauvegarde, à où a été tourné La Môme vert
réverbérants miroirs d’un grand buveurs le refrain d’une chanson défaut de ses fameuses strip- de gris avec Eddie Constantine
‘caféglacier’ ». Au centre de ce de Montmartre. ». teaseuses, les vestiges d’un en 1949. Sur l’avenue, il reste
golfe de lumière, la divette – robe Quelques années plus tard, Le passé glorieux : des azulejos avec l’indémodable Dauphin.

DE VERDUN À LA PLACE MOHAMMED V
DE VERDUN À LA PLACE MOHAMMED V
Peut-on parler de l’ancienne Que sont-ils devenus ses 33 et
Médina sans son extension à Grand Café National. 45 tours, une collection digne
Roi de la Bière.
droite, le quartier Verdun. Place d’un grand amateur du genre ?
de la Concorde, boulevard de En descendant vers la place
Bordeaux, début du boulevard Lyautey, actuelle Mohamed
d’Anfa… le coin regorge de V, en face de la Banque du
tavernes : La Boule D’or, que Maroc, début Ziraoui, il y avait
tenait la famille Bensabat, La Le Biarritz, remplacé par une
Brasserie d’Auteuil de Joe agence bancaire. Plus loin la
Amar, Le Trou, Chez Mayer, Comédie, en face du défunt
Ménilmontant qu’on surnommait théâtre municipal, ses artistes
Tel Aviv tellement il était et ses politiques. Aujourd’hui
fréquenté par la communauté c’est un bar populeux avec
juive, Malaga, en bas de l’hôtel drogués, pickpockets et nanas
Windsor. De vieux Bidaouis torrents d’urine ! Pourtant, ce
y sirotent Storck sur Storck, fut un haut lieu du jazz après
« ouhda skhouna, ouhda barda », le débarquement américain de
en savourant les anciens airs 1942, célébré par l’inoubliable
des chikhates entonnant, « Casa refrain de Houcine Slaoui, « Zine
ya cuisa/ ya ourida f’kas lahlib/ ou l’aâyn zarga ». Randy Weston
tahia bariz al moghreb » (Casa ô s’y produisait, peut-être Dizzy
petite Casa, tu es une fl eur dans Gillespie et Billie Holiday aussi ?
un verre de lait, que vive le Paris On raconte que c’était un nid
marocain)… d’espions américains. Fermé
En descendant le boulevard de dans les années 90, une dame
Paris, on tombe sur ce qui reste nous y servait des bières fraîches
du Basin Street, une porte et nous mettait les plus beaux Café la Comédie.
cadenassée, arrosée par des morceaux de l’histoire du jazz.

Novembre 2011 VH magazine 75