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Prince » accrochés au mur et son venait-il faire ici ? Dans une autre plaît, 130 tasses de café » ! La
ancienne salle du premier qui rue adjacente au boulevard, il y pauvre a fi ni par avoir le bras
abritait un salon littéraire ! avait Gloria, le troquet à tonneaux. enfl é ! Du côté de la gare Casa-
Au-dessus de l’hôtel Lincoln, Le bar, les chaises et les tables, Voyageurs, on déniche d’autres
il y avait Maxim’s, fréquenté l’ensemble est en forme de établissements dont l’Evasion,
par les petits vieux boulistes tonneaux. Les affi ches des stars tellement discret qu’on le prenait
de Belvédère. On y servait le de la tauromachie renvoient à pour un salon de coiffure. On peut
vin au verre à pied. Dans la rue l’Andalousie. Bouchaib El Bidaoui citer aussi Le Tabaris, le Bijou Bar
adjacente, une enseigne, Le y avait ses habitudes. Dépassant du rond-point Aïcha, Le Beaulieu,
Malassis, m’interpelle. Petit bar Alcazar, ex-Las Delicias, on Luna Parc et la Guinguette Fleurie
populaire, fréquenté dans le tombe sur Le Marignan, ouvert d’Aïn Sebaâ, hélas disparue.
temps par Boujmaâ. Il accueille 24h/24. Un peu plus loin, il y a L’établissement, équivalent local,
aujourd’hui des habitués de La Chaouia dont la clientèle et le en plus petit, du célèbre Olympia
Hay Mohammadi écoutant gérant inspirèrent, paraît-il, Marcel parisien, était dirigé par Michel
constamment les refrains de Pagnol. Une fois, Moulay Youssef, Besset qui y recevait les grandes
Nass El Ghiouane, un joint au drôle d’oiseau qui hantait les nuits vedettes du music-hall. Bernard
bec. Certes on y est mal assis, de Casablanca, s’y est présenté Sabrou, dont la vie fut un roman,
mais son nom évoque Auguste et a demandé à boire. Une dame après avoir immortalisé les folles
Poulet-Malassis (1825/1878), lui répliqua qu’il était interdit de nuits du Lido parisien, a pris une
biographe et éditeur des Fleurs du servir les musulmans. « Pas grave série de photos de la Guinguette. Le Bijou Bar.
mal de Charles Baudelaire ! Que Madame, servez-moi, s’il vous Mais où sont-elles ?
RUE DE L’HORLOGE
RUE DE L’HORLOGE
La rue de l’Horloge, actuelle Allal-Ben-
Abdellah, est la rue par excellence des
débits de boissons et autres trous. De
la place de l’Horloge, en direction du
Marché Central, on a le Saint-Esprit,
Le Régent et ses photos jaunies de
la ville où se retrouvent les anciens
Casaouis, Le Rallye Montparnasse
où se produisait Salim Halali avant la
construction du Coq d’Or, le Cintra
où Sekkat fredonne toujours les
inoubliables refrains de Mohammed
Abdelouahab… La Peau de Vache,
malheureusement rénové à cause
du zèle d’un ex-Wali, a perdu son
charme. Ce fut un saloon avec bar,
tables et chaises en bois naturel,
une mezzanine avec de la paille et la
fameuse peau de vache accrochée
au mur. Des travestis y servaient la
clientèle. Au fond fut accroché le 45
Le Cintra.
tours de Jean Gabin, « Maintenant je
sais, je sais qu’on ne sait jamais ». Il
Rue de l’Horloge, la rue des brasseries casablancaises. a fallu l’intervention d’Abdessamad
Kanfaoui pour y écouter, pour la
première fois, un disque arabe ! A
deux pas, il y a la Bavaroise, que
le dramaturge surnomma « Bab
Arouas » ! Et le dancing Jardin
d’Eté, Le Sans-Pareil, Chez Millet,
le Café Français… Les buveurs
ont surnommé la rue, « le boulevard
du vin ». Au bout, en face, il y a La
Chaumière, à droite, Le Titan que
fréquentèrent les regrettés écrivain
Mohammed Khair-Eddine et
journaliste sportif Ali Bouhadar,
surnommé par Kamal Lahlou « La
Classe »…
Novembre 2011 VH magazine 77

