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Petchou                                                                      Abderrazak Mekouar, le

                 UNE PASSION NOMMÉE FOOT                                                      président et ambassadeur
                                                                                              du Maroc en Hollande,
                                                                                              l’envoie en stage chez l’Ajax
                 Figure incontournable de                                                     d’Amsterdam. Avec les rouges,
                 la planète foot marocaine,                                                   Al Aoud, son autre surnom,
                 Mustapha Choukri, alias                                                      s’éclate et rafle la mise :

                 Petchou, a « disparu » le                                                    Deux titres du championnat
                 22 janvier 1980, en Arabie                                                   du Maroc en 77/78 et 78/79,
                 Saoudite. Il avait 30 ans.                                                   coupe du trône contre le KCM
                                                                                              où il est à l’origine des trois
                                                                                              buts. Trois passes décisives,
                                                                                              marquées par son coéquipier
                      ’est à Derb Carlouti,                                                   Abdelkhalek. Il rata la coupe
                      cœur vivant de Derb                                                     Mohammed V, il était sur la
                 CSoltane, à Casablanca                                                       touche.
                 que Mustapha Choukri a vu                                                    Après deux saisons, il
                 le jour en 1948. Orphelin de   Petchou (1948-1980) décoré par la star international Pelé à Casablanca.  s’envole pour l’Arabie
                 mère à l’âge de trois mois, il                                               Saoudite rejoindre Al
                 grandit entre les bras d’une   célébrés par « Choubbane   de Mexico 70. Maestro sur   Wahda. Le club venait de
                 grand-mère affective. Il était   Arriyyada », l’une des   le terrain, artiste du ballon   se libérer de Beggar et
                 tellement attaché à elle qu’il   premières chansons sur le   rond, Petchou, surnom en   de son entraineur Ahmed
                 refusa, plus tard, maintes   sport, enregistrée par Samy   référence à un ancien joueur   Sabri, le poète et journaliste.
                 propositions d’aller jouer   Elmaghribi en 1948. C’est là   du RAC des années cinquante,   Sa carrière internationale
                 dans des clubs étrangers.  qu’il rencontrait les Beggar,   ne gagne aucun titre avec son   venait de commencer. Mais
                 Il abandonne très tôt ses   Dolmy et autre Benina.   club le Raja. D’un caractère   le 22 janvier 1980, la terrible
                 études, ainsi que des    Sa carrière commence au   trempé, « incontrôlable » et   nouvelle tombe et secoue
                 formations professionnelles.   sein de la jeunesse du club   « indiscipliné », ses relations   le milieu sportif. Petchou
                 Le gamin n’a qu’une passion,   du Raja dont son papa, Amar,   avec les dirigeants rajaouis   n’est plus. Dans quelles
                 le foot. Il ne se lasse pas   était l’un des dirigeants. Il   se compliquent. Il finit par   circonstances à t-il trouvé

                 de taper le ballon rond   ne tarda pas à rejoindre   rejoindre le club concurrent,   la mort ? Les spéculations
                 dans les ruelles du quartier   les seniors comme pilier   le Widad, qui lui dresse le   s’enflent. Assassinat, rixe….

                 et plus tard aux terrains   n 10, ainsi que l’équipe   tapis rouge. « mcha l’aâoud   Une chose est sûre, sa
                 de l’hermitage. Terrains   nationale avec laquelle il   ou bkat l’karroussa »,   famille et ses fans accueillent
                 qu’on surnommait le Chili,   joua à la coupe du monde   plaisantaient les anti-Raja.   un cercueil scellé !


                                          Mohamed Boujendar


                                           L’HISTORIEN DE RABAT

                                          Erudit en sciences religieuses, littéraires et historiques, Mohamed Boujendar est
                                           mort à l’âge de 37 ans.

                                             ssu d’une famille modeste,   maski ». Correspondant de la   sa maison se consacrant à la
                                             originaire d’Andalousie,   revue Assaada, qui sortait à   lecture et à l’écriture.
                                          IMohmed Boujendar         Tanger, le maréchal Lyautey le   Mort en 1926, Mohamed
                                           fait partie des fi gures   nomme traducteur général de   Boujendar nous lègue
                                          emblématiques de la ville de   la résidence. En 1913, il faisait   pas moins d’une trentaine
                                          Rabat. Né en 1889, son père,   partie du corps professoral de   d’ouvrages dont « Al ightibat
                                          cordonnier de métier, a tenu   l’Institut des hautes Etudes   bi tarajim aalam arribat »,
                                          que son fils fasse des études   Arabes et Berbères qui devint   « Taatir al bissat bi dikr

                                          dans les normes de l’époque.   par la suite l’université des   tarajim koudat arribat »,
                                          Après l’école coranique, il   lettres et sciences humaines   son recueil de poèsies,
                                          suivi les cours de ses maitres   de Rabat. En compagnie   un livre sur Chella et ses
                                          Mohamed Ben Omar Dinia,   d’éminents orientalistes, il   vestiges , ainsi que son
                                          Ahmeb Belkadi, Abderrahman   enseignait la langue arabe.   incontournable histoire de
                 Mohamed Boujendar (1889-1926)   Britel et Mekki Betaouri, à qui   Touché par une grave maladie,   Rabat, « moukaddimat al fath
                 ou le regard perçant d’un érudit.  il dédia son livre « Al hitr al   paralysé, il ne quittait plus   min tarikh ribat al fath ».


                                                                                           Juillet   2014    VH magazine    1
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